Le médecin du travail a comme mission réglementaire d’œuvrer dans l’intérêt exclusif de la santé et de la sécurité des salariés, en surveillant leur état de santé et les risques professionnels, afin d’éviter l’altération de l’état de santé des salariés du fait du travail.
La palette des actions préventives inclut surtout:
Il est cependant logique de se pencher aussi sur le l’état de santé individuel du salarié, en trouvant les moyens pour l’améliorer ou le renforcer, dans l’intérêt de diminuer la susceptibilité de développer des maladies professionnelles ou à caractère professionnel et de promouvoir ainsi la capacité de travail.
Exemples d’actions de prévention individuelles:
Des actions similaires peuvent être conduites au niveau collectif en entreprise, compte tenu de l’intérêt de l’employeur de prévenir les maladies professionnelles. La législation française permet de reconnaître le caractère professionnel d’une maladie si les critères médicaux, administratifs et professionnels prévus dans les tableaux sont remplis, sans prendre en compte l’action des facteurs individuels. Cependant, de point de vue scientifique, un certain nombre de facteurs individuels sont souvent présents dans le même temps et peuvent contribuer de manière importante à l’apparition des maladies professionnelles.
Tel est le cas de la consommation de tabac et de l’exposition à l’amiante, associés au risque de cancer broncho-pulmonaire. Le tabac seul augmente le risque d’apparition de ce cancer de 5 fois, l’amiante seule de 10 fois, mais agissant ensemble le risque est 50 fois plus important qu’en absence d’exposition au tabac et à l’amiante. En conséquence, pour les fumeurs anciennement ou actuellement exposés à l’amiante, il a un bénéfice médical très important d’arrêter de fumer et le médecin du travail devrait s’impliquer dans cette problématique.
A part les maladies professionnelles indemnisables, entre 5 et 7 % des salariés présentent une maladie ou une altération de la santé liée au travail, sans pour autant pouvoir bénéficier de la reconnaissance sociale en maladie professionnelle qu’en cas de séquelles importantes. Il s’agit des maladies à caractère professionnel, responsables, à part la souffrance, d’une diminution de la capacité de travail, d’une baisse de productivité (appelée présentéisme) ou d’ arrêts-maladie (absentéisme). Les facteurs individuels sont encore plus présents dans la survenue de ces problèmes de santé.
Exemple: les lombalgies imputables aux facteurs professionnels comme la manipulation régulière de charges lourdes ou les contraintes posturales arrivent plus facilement sur un terrain fragile, à savoir une musculature du dos insuffisante ou un manque d’activité physique. Il existe actuellement un consensus scientifique sur le fait qu’une intervention efficace de prévention des lombalgies doit obligatoirement inclure la promotion d’une activité physique régulière, à part l’intervention ergonomique sur l’organisation du poste de travail et la diminution de la manipulation de charges.
Ainsi, dans l’intérêt de l’efficacité de l’action de prévention, il est important de garder une vision globale de tous les déterminants de santé pouvant conduire à un problème de santé et d’essayer de mener une action concertée sur tous ces aspects.
Cette action nécessite une coordination des efforts des différents professionnels de santé intervenant dans la prise en charge du patient-salarié.
Le médecin du travail peut initier ou intervenir dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique des patients souffrant de maladies chroniques liées au travail (ou ayant un fort impact sur la capacité de travail). Pour plus de détails, consulter le Guide méthodologique élaboré par la HAS.
Page créée le 26/11/2011.