Trousse de secours d’entreprise

Article R4224-14 du Code du travail: « Les lieux de travail sont équipés d’un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible »

Article R4224-23 : « Le matériel de premiers secours fait l’objet d’une signalisation par panneaux.» (voir l’arrêté du 4 novembre 1993, modifié)

Il convient d’insister sur l’importance de la présence du matériel de premiers secours adapté à la nature des risques. Trop souvent les entreprises se contentent d’acheter une trousse de secours générale, sans qu’il y ait tout d’abord une vraie réflexion sur les risques d’accident du travail propres à l’entreprise et le matériel nécessaire pour chaque situation, le temps d’intervention des secours et la présence ou non de secouristes sur place.

Le médecin du travail peut être sollicité pour élaborer des protocoles spécifiques à l’entreprise.

Interrogez-vous sur l’utilité d’une trousse portable. Par rapport à une armoire à pharmacie, une trousse de premiers secours permet apporter le matériel nécessaire au lieu de l’accident, en évitant le déplacement inutile de la victime ou les allers-retours pour le transport du matériel.

Réfléchissez aussi aux moyens de premiers secours pour les travailleurs isolés (dispositif d’alerte, surveillance à distance ou périodique, matériel de premiers secours portable à disposition du travailleur isolé pour s’auto-soigner).

La formation à l’utilisation du matériel de premiers secours

La simple mise à disposition du matériel de premier secours n’est pas suffisante, il faut également s’assurer que le personnel connaît la conduite à tenir en cas d’accident, est familiarisé avec le contenu de la trousse de secours et l’utilisation du matériel disponible. Il serait dommage de perdre du temps pour découvrir le contenu de la trousse au moment de l’accident. Le médecin du travail peut être associé à la formation des salariés aux premiers secours.

Article R4141-13 : « La formation à la sécurité relative aux conditions d’exécution du travail a pour objet d’enseigner au travailleur, à partir des risques auxquels il est exposé […] le fonctionnement des dispositifs de protection et de secours et les motifs de leur emploi. »

L’accès à la trousse de secours

L’emplacement de la trousse d’urgence doit être bien signalisé et la trousse doit être facilement accessible (si elle est fermée à clé, celle-ci doit pouvoir être rapidement trouvée).

La facilité d’accès est un point critique: en cas de projection de produit chimique dans l’œil, le lavage oculaire doit commencer idéalement dans les 10 secondes après le moment de l’accident. Pareillement, une brûlure thermique doit être refroidie (à l’eau) le plus vite possible, tout retard entraînant une aggravation des lésions.

Le contenu de la trousse de secours d’entreprise

La liste présentée ci-dessous est volontairement longue, mais elle reste généraliste. Certains types d’accident peuvent nécessiter du matériel qui n’est pas présent dans cette liste.

Les quantités nécessaires de chaque type de matériel dépendent du nombre de travailleurs sur le site, de la fréquence des accidents et de la fréquence de mise à jour de la trousse.

La trousse doit contenir les numéros de téléphone d’urgence :

  • SAMU (15), Pompiers (18)
  • Numéro de téléphone d’urgence unique européen (112): utilisable depuis tout téléphone portable même sans crédit ou carte SIM
  • Centre anti poison (si risques chimiques)
  • Centre SOS Main (si risque d’amputation)
  • Urgences ophtalmologiques (si risque de projection de particules ou produits chimiques dans l’oeil)

Matériel

Conseils d’utilisation

Protection de l’intervenant
Gants jetables en nitrile non stériles, non-poudrés, taille M et L Avant toute intervention, se protéger en mettant les gants !
Changer les gants en cas de déchirure.
Soins de plaies
Sérum physiologique en unidoses de 20 ml Pour nettoyage de la peau ou des plaies peu profondes (ou pour lavage oculaire)
Chlorhéxidine en solution aqueuse stérile en dosettes individuelles de 5 ml et sous forme de serviettes pré-imprégnées Désinfection des plaies superficielles et de faible étendue
Compresses stériles sous conditionnement individuel 0,20 x 0,20 et 0,40 x 0,40 en quantité suffisante Arrêt d’une hémorragie par compression directe

Nettoyage et pansement des plaies

Bandes de gaze

Bande de crêpe

Maintien de compresse sur plaie mineure qui ne saigne pas
Bande de fixation élastique, cohésive, éventuellement en 2 tailles Pour le bandage d’une plaie susceptible de saigner couverte par compresse stérile ; cette bande assure une compression efficace et durable, elle n’adhère que sur elle-même, ne se détend pas dans le temps
Sparadrap hypoallergénique déchirable Fermeture de pansement et de bandage
Pansements autoadhésifs hypoallergéniques prédécoupés, de différentes tailles, conditionnement individuel; pansement pour doigt Pour plaies mineures
Plaies importantes
Pansment compressif pour plaie hémorragiques (coussin hémostatique d’urgence) Relais d’une compression manuelle en cas d’hémorragie importante. A utiliser avec précaution, vérifier l’efficacité, reprendre la compression manuelle directe en cas de continuation du saignement.
Garrot artériel Dernier recours en cas d’hémorragie majeure au niveau d’un membre qui ne peut pas être arrêtée par la compression directe (si formation)
Kit de récupération de segment amputé (exemple sachet auto-réfrigérant Refrimed®) Permet la préservation à une température optimale (4°C) d’un doigt ou segment de membre amputé pendant le transport à l’hôpital et en attente de la réimplantation
Brûlure chimique
Solution de chlorure de sodium à 0.9 % – sérum physiologique, en flacons de 500ml (rince-oeil avec oeillère pour auto-administration) gardés à température ambiante (20°C) En cas de projection de particules, poussière ou produit liquide dans l’œil, rincer pendant au moins 15 minutes, ensuite panser l’œil et envoyer la victime consulter en urgence un ophtalmologue
Compresses oculaires (rondelles) + coque Pansement oculaire pour protéger et mettre au repos l’oeil pendant le transport vers le service d’urgence, après avoir réalisé le lavage oculaire
Brûlure thermique
Biafine®, tube de 93g Traitement des brûlures superficielles et des plaies cutanées non-infectées. Appliquer en couche épaisse, en débordant la surface de la lésion et en massant légèrement, 2-4 fois/jour.
Traumatismes divers
Hémoclar® ou Arnican® (crème) Traitement local des ecchymoses ou des contusions, 2-4 fois/jour, en massant légèrement
Poche de froid instantané à usage unique Application locale de froid en cas d’entorses, contusions, déchirure, élongations ou claquage musculaire
2 écharpes triangulaires et 4 épingles de sureté Immobilisation d’un bras ou avant-bras en cas de suspicion de fracture
Couverture isothermique (dite « de survie ») Permet la préservation de la température du corps d’une victime allongée, suite à un malaise ou un accident
Pince à écharde Enlever des échardes ou autres corps étrangers
Arrêt cardiaque
Masque de poche Evite le contact direct entre le sauveteur et la victime en arrêt cardio-pulmonaire lors de la ventilation
Défibrillateur automatique Reprise d’une activité normale du cœur en cas d’arrêt cardiaque ; utilisation dès que possible.
Autres
Mèche hémostatique (ex. Coalgan®) Saignement du nez : pencher la tête en avant, se moucher afin d’éliminer les caillots, introduire la mèche, pincer le nez pendant 10 minutes
Paracétamol 500 mg Tout type de douleur, dose 1-2 comprimés à la fois, ne pas répéter la prise avant 4 heures, ne pas mettre à disposition plus de 4 comprimés dans la trousse de secours
Sucre en morceaux En cas de malaise hypoglycémique (par manque de sucre)
Gel hydroalcoolique Désinfection des mains par friction pendant 30 secondes, laisser sécher
Matériel annexe
Ciseau à bouts ronds Couper les matériel de soins, vêtements
Sac plastique Pour les déchets de soins (emballages, matériel utilisé)
Cahier de soins Noter les détails de l’intervention (date et heure, nom et prénom de la victime, matériel utilisé, nom de l’intervenant)
Informations sur la conduite à tenir en cas d’accident Manuel de premiers secours ou procédures propres à l’entreprise sur la conduite à tenir en cas d’accident

A la fin de chaque intervention, pensez à remettre à jour le contenu de la trousse de secours !

Une vérification périodique du contenu (quantités disponibles, date de péremption) s’impose au responsable du lieu de travail.

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