Une enquête des médecins du travail indique que plus de 27 % des salariés évoluent dans un environnement fortement bruyant. Si le problème touche un nombre croissant de secteurs d’activité, l’industrie et la construction demeurent les premiers affectés.
Le bruit présente de nombreux risques pour la santé des travailleurs. En effet, il peut provoquer de l’épuisement et du stress. Pire, de graves pathologies comme la surdité et l’hypertension peuvent en résulter. De plus, il est prouvé que la fatigue auditive occasionnée par le bruit nuit à la productivité des salariés. La maîtrise de l’exposition au bruit en milieu professionnel est donc essentielle.
L’article R 4432-1 du Code du travail stipule que : « L’employeur prend des mesures de prévention visant à supprimer ou à réduire au minimum les risques résultant de l’exposition au bruit, en tenant compte du progrès technique et de la disponibilité de mesures de maîtrise du risque à la source. »
Pour lutter contre le bruit au travail, il est avant tout nécessaire d’évaluer les niveaux sonores dans les divers locaux. Cette démarche permet d’identifier les postes à risque et les employés les plus exposés. Sans cela, il peut s’avérer difficile de mener des actions de lutte.
Pour évaluer le bruit, diverses solutions sont envisageables et évaluer par la médecine du travail. Il est notamment possible de recourir au sonomètre, au dosimètre, à la cartographie ou encore au DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels).
Ce n’est qu’une fois l’évaluation terminée qu’il sera possible de mettre en place des mesures. La première consiste à réduire le bruit à la source. De cette manière, tous les salariés seront protégés en même temps. L’encoffrement d’une machine bruyante peut par exemple être effectué.
Par ailleurs, il est indispensable de préserver l’audition des employés à l’aide de PICB (Protecteurs individuels contre le bruit). Il peut s’agir de casques, de bouchons d’oreilles moulés ou encore de bouchons jetables. Ces protections sont conçues à partir de matériaux capables d’atténuer tous les types de bruit. À leur contact, les sons subissent une importante déperdition. Les protecteurs auditifs diminuent le niveau d’exposition au bruit et, donc, les dangers de déficience auditive.
En outre, il convient de sensibiliser les salariés. Une protection a beau être efficace, elle ne sert à rien si elle n’est pas portée. La sensibilisation prend alors tout son sens. Une telle action permettra par exemple d’infirmer certaines idées reçues allant contre le port de protecteurs auditifs.
En France, l’exposition régulière au bruit constitue, après le vieillissement, la deuxième cause de pertes auditives. Ceux qui travaillent dans des environnements dans lesquels les niveaux sonores sont élevés risquent de devenir sourds s’ils ne protègent pas leur ouïe au quotidien.
Chaque année, le nombre de cas de surdité professionnelle recensés augmente. Il s’agit du premier risque direct du bruit au travail.
Après s’être exposé à un bruit intense, un salarié peut temporairement souffrir de sifflements d’oreilles ou d’acouphènes. Son acuité auditive peut également baisser. En l’absence de nouvelle exposition, cette fatigue auditive disparaît.
En revanche, l’exposition continue à des niveaux de bruits élevés abîme peu à peu les cellules de l’oreille interne. Ce qui entraîne une surdité progressive jusqu’à un stade irréversible.
Au premier stade (surdité légère), le sujet ne s’aperçoit pas de sa perte auditive parce que les fréquences de la parole ne sont que peu touchées. Au second stade (surdité moyenne), les fréquences aiguës de la conversation sont affectées. Le sujet ne comprend alors plus clairement ce qui se dit. Au dernier stade (surdité profonde et irréversible), le sujet n’entend que très peu, voire plus du tout.
Aujourd’hui, la surdité ne peut pas encore être soignée. Néanmoins, l’utilisation d’appareils auditifs permet d’accroître l’acuité résiduelle. Ainsi, l’appareillage auditif peut grandement améliorer le confort de vie d’un sujet et de son entourage. Pour un résultat optimal, il est conseillé d’en porter dès les premiers signes de baisse de l’acuité auditive. Dans tous les cas, il faut garder à l’esprit que la perte d’audition n’est pas une fatalité et qu’il existe de nos jours de très bonnes solutions auditives.
En une journée de travail comptant 8 heures, le seuil de nocivité pour l’ouïe commence à partir de 80 dB(A). Les salariés qui sont exposés quotidiennement à ce niveau de bruit doivent se munir de PICB. Dès 85 dB(A), l’utilisation de ces dispositifs est obligatoire.
La durée d’exposition doit par ailleurs être plus courte si le niveau de bruit est supérieur au seuil sonore de 80 dB(A). Au-delà de 135 dB(A), toute exposition est dangereuse, même de très courte durée.