La tuberculose

Feuillet d’information à destination des soignants / du grand public sur la tuberculose, ses modalités de transmission en milieu de soins, les signes d’appel, le diagnostic et le traitement.

INTRODUCTION

La tuberculose est une infection causée par une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosis. La tuberculose maladie atteint le plus souvent les poumons (forme pulmonaire) mais elle peut aussi, plus rarement, atteindre d’autres organes par dissémination des bacilles : on parle alors de tuberculose extra pulmonaire (ganglionnaire, osseuse/articulaire ou méningée par exemple). Seules les tuberculoses pulmonaires sont contagieuses.

LA TRANSMISSION

La tuberculose se transmet par voie aérienne, soit par des gouttelettes, soit par aérosols particules en suspension en air, émises par une personne ayant une tuberculose maladie.

La toux ou l’éternuements favorisent la projection des bacilles tuberculeux dans l’air et une personne à proximité peut les inhaler (il peut y avoir une certaine projection aussi lorsque le malade crie ou parle).

Il faut noter que la tuberculose est beaucoup moins contagieuse que des maladies comme la grippe et la varicelle, car elle nécessite

– soit un contact prolongé avec le malade (temps de présence cumulé dans la chambre de plus de 4 heures)

– soit la participation à des manœuvres médicales à risque (manœuvres génératrices d’aérosols, fibrobronchoscopie, rééducation respiratoire, aspiration, intubation).

MESURES DE PROTECTION

Dès la suspicion de diagnostique de tuberculose active chez un patient, il faut mettre en place des mesures de protection:

– information du patient, de son entourage, et des tous les soignants intervenant auprès du patient (un logo est apposé sur la porte de la chambre, sur le dossier de soins, sur toutes les demandes d’examens)

– isolement du patient (chambre seule, si possible géographiquement la plus éloignée de l’entrée du service, porte fermée, déplacements du malade limités aux soins et aux examens indispensables)

– port systématique du matériel de protection par les soignants en contact avec le patient

MATERIEL DE PROTECTION

– masque de protection (classé P1): son port est obligatoire pour toute personne entrant dans la chambre. Il est aussi obligatoire pour le patient hors de sa chambre. Il faut donc prévoir à l’extérieur de la chambre : une boite de masques de protection neufs et un réceptacle pour masques usagés à la sortie de la chambre. Il doit être porté jusqu’à l’instauration d’un traitement efficace (soit une durée moyenne de 10 à 15 jours après le début du traitement).

– gants : doivent être portés pour tout soin au patient et tout contact avec son environnement proche. La boite doit être disponible dans la chambre et les gants utilisés doivent être éliminés dans le sac déchets contaminés.

– tablier plastique : à usage unique ou à défaut la sur-blouse doit être porté pour les soins où existe un risque de projection. Le tablier UU est éliminé après le soin dans le sac déchets contaminés. La sur-blouse tissu doit être changée au minimum à chaque changement de poste (3 fois par jour). Entre deux soins, elle est rangée dans la chambre, plage intérieur contre intérieur.

– lunettes : sont à utiliser si risque de projection.

LES PRECAUTIONS GENERALES

– lavage antiseptique des mains : à la sortie de la chambre, il peut être remplacé par une friction des mains à l’aide d’une solution hydro-alcoolique.

– excrétas : leur élimination vers le lave bassin doit être la plus rapide possible (bassin ou urinal protégé par un sac plastique)

– linge : il doit être éliminé selon le protocole du linge contaminé de l’établissement (placé dans des sacs hydrofuges rouges fermés à l’intérieur de la chambre puis placé à l’extérieur de la chambre dans les sacs à linge rayés rouge)

– vaisselle : doit être rangée en dernier dans le chariot repas et descendue en cuisine pour être passée en machine

– petit matériel : ne doit pénétrer dans la chambre que la quantité limitée correspondant aux besoins journaliers

– entretien de la chambre : doit être réalisé en dernier, selon le protocole de l’établissement. Assurer l’aération de la chambre aussi souvent que possible (fenêtre ouverte et porte fermée). Pas de désinfection terminale.

L’INFECTION

Chez la personne exposée se produit une «primo-infection» ou infection tuberculeuse latente qui va passer inaperçue et qui n’est pas contagieuse (donc pas de risque de contagion pour le reste de la famille ou l’entourage).

Cette primo-infection va être contrôlée par le système immunitaire chez 90% des personnes immunocompétentes. Le bacille demeure en vie dans l’organisme, mais dans un état inactif, car il existe un équilibre entre le système immunitaire de la personne infectée et les bactéries. Une bonne hygiène de vie est donc importante pour maintenir les défenses de l’organisme.

Seulement dans 10% des cas environ la primo-infection va évoluer vers une tuberculose maladie qui elle, contrairement à l’infection tuberculeuse latente, est symptomatique et contagieuse. Ils peuvent s’écouler plusieurs mois, voire plusieurs années la primo-infection et la tuberculose maladie, selon les défenses immunitaires de l’organisme.

Le risque de progression vers la maladie diminue avec le temps : il est le plus important pendant les 2 années qui suivent l’infection.

FACTEURS FAVORISANTS

Les facteurs favorisants pour la progression de l’infection tuberculeuse latente vers la tuberculose active sont tous ceux qui entraînent une baisse des défenses immunitaires de l’organisme (traitements immunosuppresseurs, anticancéreux, interféron, maladies chroniques évolutives etc.).

LES SIGNES D’APPEL

Si jamais vous observez ces signes,n’hésitez pas de consulter votre médecin traitant:

– symptômes non-spécifiques: malaise, fatigue générale, manque d’appétit, perte de poids, sueurs nocturnes, fébricules vespérales

– symptômes pulmonaires: toux souvent productive, prolongée (plus de 3 semaines), rarement dès le début de la maladie: hémoptysie (présence du sang dans le crachat), dyspnée (essoufflement)

LE DIAGNOSTIC

Pour le diagnostic de l’infection tuberculeuse latente après un contage BK en milieu de soins, on pratique un test cutané (IDR – intradermoréaction) et un test sanguin (Quantiféron).

Le diagnostic de la tuberculose active comprend trois étapes: un interrogatoire médical (facteurs de risque, signes d’appel, examen médical), une radiographie pulmonaire et des tests bactériologiques en laboratoire (expectorations, tubage gastrique, fibrobronchoscopie ou autres).

LE TRAITEMENT

Si le diagnostic est une infection tuberculose latente récente, un traitement préventif de 3 mois (chimioprophylaxie) vous sera proposé par les pneumologues pour aider le système immunitaire à combattre l’infection et de réduire le risque de développer une tuberculose active.

Pour la tuberculose active, le traitement est long (6 mois minimum), mais efficace, et permet de guérir cette maladie.

LA MALADIE PROFESSIONNELLE

L’infection tuberculeuse latente et la tuberculose maladies sont reconnues en tant que maladies professionnelles au titre du tableau nº. 40 B de maladies professionnelles, pour le personnel de soins et assimilé, de laboratoire, d’entretien, de service ou des services sociaux, en contact avec des produits contaminés ou des malades dont les examens bactériologiques ont été positifs.

La déclaration nominative est réalisée par la personne même, si elle le souhaite.

Page créée le 03/06/2009.

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