La leptospirose

La leptospirose est une maladie infectieuse due à une bactérie spiralée dénomme Leptospira .

Réservoirs

Les Mammifères sont les hôtes habituels de la maladie. Les Rongeurs constituent en France et dans la grande majorité des pays du monde le réservoir principal, bien que de nombreux autres animaux, domestiques ou sauvages, puissent être impliqués comme les chien, bovins, porcs, sangliers, hérissons, musaraignes etc… L’homme est un hôte accidentel.

La transmission chez l’homme

La contamination se fait soit directement par exposition à l’urine d’animaux infectés, soit indirectement dans l’eau souillée par ces mêmes urines. Les leptospires peuvent survivre longuement (des mois) dans des milieux aqueux pour peu que le pH soit neutre ou légèrement alcalin et que l’environnement soit protégé du soleil. Les milieux humides et obscurs, peu aérés (mines, égouts, …) constituent un environnement favorable à la survie de ces bactéries. La dessiccation tue rapidement les leptospires.

Les leptospires peuvent pénétrer à travers les muqueuses intactes (oculaires, buccales, nasales, pulmonaires…) et la peau lésée, même de façon infime (excoriations, piqûres d’hameçons…. La baignade, la pêche, les loisirs nautiques, mais aussi des activités de jardinage, de nettoyage de caves par exemple, sont des circonstances propices à la transmission. L’élevage ou les soins aux animaux de production (bovins, chevaux, porcs, poissons…), ou de compagnie, sont aussi des activités à risque.

La clinique chez l’homme

La maladie, après une phase d’incubation d’une dizaine de jours (5 à 20 j ), est d’apparition brutale marquée par une fièvre élevée s’installant en quelques heures, accompagnée d’un syndrome douloureux (douleurs musculaires, articulaires, céphalées), parfois de conjonctivite, d’éruption cutanée et souvent de troubles digestifs. Un syndrome méningé est fréquent. Quelques jours après ce début pseudo-grippal vont apparaître diversement associés des syndromes rénaux, hépatiques, neurologiques, hémorragiques ou pulmonaires pouvant faire évoquer de nombreux diagnostics.

Des complications oculaires tardives (uvéite, iridocyclite) peuvent survenir. Les cas graves (20 à 40 %) et les décès (2 à 10%) surviennent souvent précocément, avant la phase sérologique, et sont fonction de la virulence des germes impliqués et la précocité de la prise en charge thérapeutique.

Le diagnostic biologique spécifique

Au plan biologique la PCR (dans le sang, le LCR et les urines) est le seul examen positif dès l’apparition des signes cliniques permettant un diagnostic en 24h.

Le traitement

Le traitement curatif fait appel aux antibiotiques (pénicillines ou cyclines) au minimum 10 jours, d’autant plus efficaces qu’ils sont administrés précocement

RISQUE PROFESSIONNEL

La plupart des cas sont des cas sporadiques, liés à une activité spécifique favorisant l’exposition à un moment donné.

Definition de l’exposition: Est définie comme activité à risque (risque d’être contaminé par des leptospires) toute activité favorisant le contact de l’homme soit avec les urines d’animaux, soit avec un environnement humide contaminé par ces urines, en particulier l’eau douce stagnante ou courante.De plus le risque de leptospirose est majoré par l’existence de lésions cutanées ou de projections au niveau des muqueuses ou lorsque l’activité s’effectue dans une zone connue pour le risque de contamination.

Lorsqu’il s’agit d’un contact avec l’environnement contaminé, les activités considérées sont en général pratiquées par des égoutiers, des employés de stations d’épuration ou d’entretien de canaux, berges, étangs, fossés, voies navigables, des employés de voirie, des pisciculteurs, des garde-pêche, des pêcheurs professionnels en eaux douces, et par toute personne amenée dans son travail à manipuler de l’eau douce ne provenant pas de circuits d’adduction, comme les sapeurs-pompiers, les plongeurs, certains postes exposés dans le bâtiment et les travaux publics.

Lorsqu’il s’agit de contacts avec les animaux, les activités considérées sont en général pratiquées par des vétérinaires, piégeurs, gardes-chasse, employés des animaleries des jardineries, employés des abattoirs, éleveurs.

LA PREVENTION DE LA LEPTOSPIROSE

Mesures de protection par ordre décroissant d’importance et d’efficacité

1. la mise en oeuvre de mesures collectives de prévention, lorsqu’elles sont possibles, comme la dératisation et les mesures de contrôle des pullulations de rongeurs, ou toute mesure adaptée pour diminuer le contact potentiel entre l’homme et les rongeurs.

2. l’utilisation de mesures individuelles de protection dès lors qu’une activité professionnelle fait courir le risque d’un contact régulier avec des urines de rongeurs, ou un environnement infesté de rongeurs, qui comportent :

a. le port de gants, de bottes, de cuissardes, de vêtements protecteurs, voire de lunettes anti projections si nécessaire,

b. la désinfection à l’eau potable et au savon ou à l’aide d’une solution antiseptique de toute plaie ou égratignure, ainsi que la protection ultérieure de cette plaie ou égratignure par un pansement imperméable ;

3. une information régulièrement renouvelée ciblée sur la maladie, sur l’importance des mesures de protection individuelle et la nécessité de consulter rapidement un médecin (à qui il signalera son activité à risque, avec exposition potentielle au Leptospira) en cas d’apparition d’un syndrome grippal ;

4. la vaccination par le vaccin actuellement disponible dans certaines indications restreintes, ou l’activité professionnelle exposant spécifiquement au risque de contact fréquent avec des lieux infestés par les rongeurs. Le vaccin existant ne protège que contre 30% des types de Leptospira qui causent la maladie, donc la vaccination ne représente pas une « garantie » permettant de se passer des autres moyens de prévention. La recommandation de vaccination est basée surtout l’existence de cas documentés de la maladie pour des personnes ayant occupé le même poste dans des conditions et pour des activités identiques.

DEMARCHE MEDICO-LEGALE

La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle. Elle est inscrite au tableau N°19 A du régime général.

Références

Rapport du groupe de travail du Conseil supérieur d’hygiène publique de France. Nouvelles recommandations relatives à la prévention du risque chez les personnes exposées à la leptospirose, Rapport présenté et adopté lors de la séance du CSHPF du 18 mars 2005

Page créée le 03/06/2009.

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